Sébastien Laurent, cycliste handisport, bien connu dans la Côte des Blancs, a été au bout de ses rêves cette saison.
Cerise sur le gâteau, Sébastien Laurent a vaincu le Géant de Provence le 23 août dernier, sous les encouragements de ses amis vignerons du Mesnil-sur-Oger. Une montée effectuée par le versant de Malaucène pour rejoindre le mythique sommet du Mont Ventoux.
Un peu plus tôt, en juillet, il avait réussi le défi qu’il s’était lancé en début d’année. «Je l'ai fait ! Un parcours très dur, une chaleur de dingue mais le résultat est là. Je suis rincé mais heureux d'avoir encore réaliser un de mes buts surtout quand on est dans une période difficile. Je dédie ce challenge à mon copain John Gadret (sur le Tour de France dans l‘équipe AG2R-La Mondiale), ma famille, mes amis, et tous les gens qui me soutiennent, c'est pour vous !»
En juillet, Sébastien Laurent, le cycliste handisport de Cramant, qui travaille pour la prestigieuse maison de champagne Moët et Chandon, avait de quoi être satisfait après sa participation à l’Etape du Tour, épreuve cycliste de masse disputée sur le même tracé que les coureurs de la Grande Boucle.
Jante déformée
Au programme du 7 juillet au départ d’Annecy : 130 km avec l’ascension de 6 cols et plus de 3500 mètres de dénivelé. «Je suis très content, je pensais remonter 1500 places et j'en ai remonté le double ! J'ai eu énormément de chance de pas tomber car la jante de ma roue avant en carbone s'est déformée avec la chaleur. Elle est prête à casser, sachant que j'ai descendu le plus vite à 75 km/h. A l’arrivée, j’ai compris pourquoi le dernier col de 11 km à 9% de dénivelé en moyenne était très dur. Ma roue avant frottait sur les mâchoires des freins tellement elle s'est déformée.»
Au classement officiel de l'Etape du Tour de France d'Annecy, Sébastien était très content avec son temps de 6 h 55 et sa place de 5099e sur 13600.
Le Marnais, surnommé le Furet ou Fufu, malgré son handicap a bien géré les montées sauf la dernière à cause de sa roue. «Et puis j'avais plus d'eau dans les 5 derniers kilomètres, donc j’ai été obligé de m'arrêter pour en demander sur le bord de la route.»
Grosse préparation
Le copain du champion John Gadret avait bien préparé son affaire. Outre des entraînements réguliers sur les routes de la Marne, il s’est livré à une préparation un peu spartiate fin avril dans les Vosges, en enchaînant de grosses sorties avec des amis. Le tout dans des conditions climatiques à la limite du raisonnable… Neige, froid, pluie, rien de fût épargné à Sébastien. Sur les pentes du Grand Ballon son épaule était quasi gelée. «Ce jour là, j’ai eu très froid et très peur dans les descentes, mais avec mes amis, on y est arrivé, on forme un groupe solide.»
L’amitié entre John Gadret et Sébastien Laurent date des bancs de l'école de cyclisme. Souvent le champion français téléphone à son pote afin d’aller faire une sortie en vélo. Et le Furet se déplace également sur des courses pour encourager le grimpeur. A noter que les deux cyclistes ont déjà participé à des épreuves gentlemen.