Ambonnay ne saurait démentir l’art et la manière de Benoît Marguet, vigneron atypique mais ô combien plaisant et renommé de par la qualité de ses cuvées !
A tout juste 40 ans, Benoît Marguet demeure un éternel « apprenant » qui respecte avant tout la nature et l’âme du vin.
« Il y a une croyance populaire dans la région qui voudrait que les terroirs d’Ambonnay et Bouzy soient similaires… Et bien non ! », avertit le vigneron au détour de la salle où reposent ses fûts de chêne dont l’action bienveillante participe à la respiration de ses vins.
Toujours apprendre
A l’instar d’un Gabin qui chantait « Je sais qu’on ne sait jamais », le vigneron d’Ambonnay n’en finit pas de découvrir des choses et de faire évoluer ses connaissances.
« Il est impossible de fixer les choses. Il faut toujours laisser une chance au vin qui est un produit vivant et dont l’évolution ne cesse jamais. Il convient donc vraiment de prendre du recul et de s’interroger constamment. Le terroir, de même que le travail des vignes conditionnent et modifient beaucoup de données, mais ce n’est pas tout. J’avoue que cela peut avoir un côté perturbant pour celui qui élabore le vin… »
Outre ses trois cents fûts et ses deux foudres (en provenance de forêts du centre de la France et de la région du Mans), la démarche de Benoît Marguet repose sur le Bio. Ce fut très tôt une évidence pour ce vigneron.
« Malgré lui, c’est mon père qui m’a poussé dans cette voie, puisque son approche était totalement opposée à la mienne », explique-t-il.
« La chimie m’a écœuré. Quand j’ai constaté tout ce qui était répandu dans les vignes, je ne pouvais plus concevoir mon métier ainsi. Lorsque j’étais étudiant à Avize, je ne me sentais déjà pas à l’aise. Une fois parti un an aux USA, j’étais chez un producteur à forte tendance Bio, et j’ai appris à travailler avec le bois. »
Son caractère atypique, Benoît Marguet l’a renforcé au fil du temps par le biais de rencontres, de lectures, de dégustations, mais surtout une curiosité et un respect pour la nature.
« Je ne me suis jamais arrêté d’apprendre et d’essayer de comprendre les choses. J’ai lu des ouvrages concernant l’électromagnétisme, la médecine naturelle, les ondes telluriques, etc. Tout cela se rapproche aussi d’une démarche spirituelle. J’ai opté pour la biodynamie, mais je reste conscient qu’il s’agit d’une voie parmi d’autres possibles. Ce n’est pas la seule. Je ne suis pas dogmatique ! »
Etre positif
Et tout en caressant ses fûts et en déambulant parmi les productions de ses différentes parcelles soigneusement sélectionnées, le vigneron poursuit sa réflexion avec calme et presque un début de sérénité.
« Le vin a sa conscience, son énergie vibratoire. Il y a des échanges électromagnétiques avec l’eau, et quand on sait que notre corps renouvelle sans cesse ce liquide, on peut comprendre l’importance de boire un vin sans éléments désagréables pour notre santé. »
Le vin a une raison d’être pour le vigneron d’Ambonnay, au même titre que des aliments qui apportent des éléments essentiels et qui disposent de vertus digestives, voire spirituelles. Le vin peut être perçu comme les médicaments de la médecine chinoise qui soigne les personnes afin d’éviter l’apparition de maladies.
« En présence du vin, il faut être positif. J’ai pu constater que l’humeur des gens autour des fûts impactait l’évolution. Je fais également attention aux influences des réseaux telluriques, des failles que connaissaient les anciens. Toute ma cave et ma cuverie sont organisées en fonction de ce principe. »
Et le résultat à la dégustation se révèle sans appel !