Amélie Nothomb transcende Vign’Art

Une nouvelle édition du festival Vign’Art, une nouvelle venue d’Amélie Nothomb. Une occasion jubilatoire de plus de mêler art contemporain, littérature et finesse champenoise afin de propulser l’événement comme le ferait la pression d’une bouteille de champagne. 

Au regard de ses fréquents séjours dans la Capitale du Champagne, souvent bachiques, lorsque l’on demande à Amélie Nothomb si elle accepterait les clés de la cité, elle s’exclame : «Cela serait un formidable symbole !», tout en songeant avec un brin de malice que les clés des caves seraient bien plus stimulantes...

«Muse préférée»

La venue de la romancière d’outre Quiévrain représente toujours un événement des plus sympathiques. Le 7 juillet au sein du parc Gosset, sa déambulation inspirée et artistique n’a pas dérogée à la règle.
«Le champagne reste ma muse préférée ! Il est toujours une proposition festive, et c'est intéressant de voir ce que cela produit chez d'autres créateurs», explique Amélie Nothomb, une nouvelle fois marraine de Vign'Art, festival d’art contemporain et de Land Art dans le terroir champenois.
Cela fait trois ans qu’elle a endossé le rôle de marraine du festival artistique. «A chaque fois, ce sont des œuvres de maître. Il s’agit d’une proposition festive inspirée par le roi des vins dans laquelle je suis moi-même.»
Et l’amatrice d’effervescence champenoise de poursuivre : «La région est indissociable de la boisson qu’elle a créée. Les cuvées sont toutes différentes, et pourtant on sait immédiatement que c’est du champagne ! Il y a une seule et même équation mystique à la base.»
Une conversation informelle à trois voix s’est rapidement improvisée dans le parc près des grilles d’honneur de la maison Gosset où a été installée «Le Remuage» l’œuvre de Fiona Paterson et de Jill Gibson, au départ en français, puis dans la langue de Shakespeare que maîtrise parfaitement la romancière, à l’instar du japonais.
Amélie Nothomb s’est presque livrée à titre privé à une interview des créatrices sur leur pratique artistique.
«L’important est de boire du champagne au cours du phénomène créatif. Et au final, l’œuvre parle tous les langages !», souligne avec expérience Amélie. 

Rivière créative

L’installation rend hommage aux femmes du champagne et à l’aspect technique symbolisé par l’esprit du pupitre, certes revisité et stylisé à la manière d’un long ruban. 
«Il semble s’écouler comme une rivière à travers la nature», commente Jill Gibson.
Ce sont 44 mètres de chutes de tissus qui ont été récupérées puis traitées afin d’être rigidifiées.
«Nous avons tout fait pour que cette création puisse durer le plus longtemps possible, et puisse être présentée en Grande-Bretagne», précise Fiona Paterson.
L’un des atouts de l’œuvre, c’est qu’elle peut être vue depuis l’extérieur, depuis l’imposante grille principale du domaine Gosset. En outre, c’est l’orientation idéale afin de profiter pleinement de la perspective en montée sur la pelouse arborée.
Détail amusant, les deux créatrices britanniques ont appris à mieux se connaître lors de l’installation de leur œuvre commune. Ce fut l’occasion d’une réflexion constructive qui débouchera surement sur une exposition en symbiose. Le projet plane sur les esprits !
«On peut dire qu’il s’agit là d’un pupitre dévoyé», souligne Amélie Nothomb. «Il semble que celles qui l’ont conçu se sont laissées emporter jusqu’à l’abus. Il y a dans le champagne tout pour une œuvre complexe, et presque quelque chose d’ascensionnel afin d’aborder tous les thèmes possibles.» 

- Vign’Art. 17 œuvres sont exposées dans 14 communes jusqu’au 17 septembre. 
www.vignart.fr