Terminal#3 : God save Gavin !

Une sorte de triptyque sublime sur l’œuvre du photographe britannique Gavin Parry :  Epernay et le Mesnil-sur-Oger se partagent l’esprit de ce voyageur à la rencontre de lieux et d’époques originaux. Please, follow me ! 

Terminal#3 pour bien terminer la saison artistique de la Maison Louis Jardin, c’est le rendez-vous que la famille Mock vous propose jusqu’au 2 octobre.
Il s’agit d’une rencontre avec le travail photographique de Gavin Parry. Avec son allure altière de dandy décalé, l’artiste britannique porte un regard qui sublime espace et personnages singuliers. 
Pour le troisième opus de la formule «Terminal», la Maison Louis Jardin est consacrée par le monde de la Culture régional puisque les œuvres de Gavin Parry se retrouvent également à Epernay, à la médiathèque Simone-Veil (Silent Dialogue), et à la médiathèque Daniel-Rondeau (London Road).

Témoignage 

Au cœur du village du Mesnil-sur-Oger, l’exposition se nomme «Amos». Ce terme évoque un lotissement construit dans les années 1930 à Londres. Il s’agit d’un des quatre immeubles érigés le long d’une mince bande de terre entre la Tamise et les docks de Rotherhithe. A l’origine, les appartements sont construits pour les dockers et leurs familles.
Début des années 1980, les docks cessent leur activité. Un différend sur la propriété laisse de nombreux appartements habitables vides. Certains de ces logements sont alors occupés par des squatters. Des personnes motivées par des besoins urgents en terme d’habitation, des circonstances personnelles, ou des choix de vie. Cette réunion forme alors une communauté.
Gavin Parry est alors membre à part entière de ce groupe. Photographe et squatter, il est motivé par le fait de remettre en question les préjugés sur ses camarades. Il souhaite proposer un témoignage positif de leur vie, pour une vision diversifiée et nuancée face aux positions radicales de structures comme le conseil municipal, les promoteurs immobiliers et les associations de locataires, loin des représentations radicales et peu fondées de vandalisation .
«J’ai fait confiance au pouvoir de la vérité et de l’objectivité photographique. J’espérais remettre en question les opinions négatives. Avec du recul, il y a une forme de naïveté évidente dans cette approche.»
En 1987, la communauté à laquelle appartient Gavin Parry est expulsée. Les photos deviennent à ce moment des témoignages d’une expérience personnelle profondément transformatrice que vous pouvez appréhender à la Maison Louis Jardin !

About Gavin

Il faut savoir que Gavin Parry est photographe et maître de conférence à la Manchester Metropolitan University. S’il vit à Yorshire, il partage également son temps dans un havre de paix des Pays de Loire, reflet de son attachement à la France.
Sa pratique évolue à partir d’une tradition photo documentaire, explorant la relation entre la photographie et le réel.
Le personnage a su mettre en perspective à la fois des lieux, des objets et des êtres au travers d’images ciselées en un instant.
Les clichés en noir et blanc visibles au Mesnil-sur-Oger reflètent une forme de Comédie Humaine issue des années 1980, et pourtant si contemporaine avec des accents de révolte mêlés à l’espoir et la simplicité d’une existence communautaire. Comme un patchwork historique et cyclique.
Le vernissage itinérant du 16 septembre, passant par Epernay et le village de la Côte des Blancs a su délocaliser la vision artistique de Gavin Parry en lui offrant des points d’ancrage qualitatifs en terre marnaise à la rencontre de publics très variés.
Le tout a connu son point d’orgue en soirée à la Maison Louis Jardin via un concert du musicien Loïck le Henaff, connu sous le nom de «Rhume Carabiné», qui est un groupe à lui tout seul. Il a su offrir une parenthèse originale, marquée de son électro, voire techno, afin de réveiller les esprits du public venu à la rencontre de Gavin Parry et de ses œuvres.
It was great !!!     

- Expositions photographiques jusqu’au 2 octobre. Maison Louis Jardin ; médiathèque Simone-Veil ; médiathèque Daniel-Rondeau.