750 grammes
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Pour les amateurs de champagnes issus de cépages blancs à jus blanc, et pour tous les autres épicuriens !

En passant par chez Tramber

Publié le 31 Janvier 2022 par A. VERGUET in Cuvée

La passion des vieux champagnes ne s’improvise pas. En participant aux « Dégustations de Tramber » il n’est pas rare de plonger dans le passé avec une effervescence gourmande et instructive dans une vision œnotouristique.

En passant par le Mesnil-sur-Oger, en direction de Vertus, juste avant de sortir du village, il suffit de tourner à gauche pour changer d’univers. Et surtout rencontrer Bertrand Agutte, lauréat du prix des Jeunes Talents du Tourisme en 2021.
La dégustation du vendredi soir est souvent l’opportunité de découvrir des petites pépites du vignoble.

Vénérable blanc de blancs

La cuvée 2002 du champagne Doyard-Mahé (Vertus) est vraiment un remarquable blanc de blancs avec des qualités d’évolution. Pour info, il est concerné par les pratiques d’immersion en Bretagne décidées par Carole Doyard.
A l’œil, ce champagne de presque 20 ans est immanquablement marqué par une robe vieil or, voire ambrée. La finesse des bulles est à noter.
Au nez, les présages sont sans ambiguïtés. Les notes à la fois beurrées et marquées par des nuances de torréfaction (café, cacao), conservent une remarquable fraîcheur légèrement citronnée. Il y a déjà clairement une ambiance gourmande !
En bouche, la cuvée se révèle ample et fine à la fois. En effet, le breuvage tapisse et captive les trois principales zones d’analyse gustatives (le long des gencives inférieures, la partie basse de la langue et le voile postérieur du palais). Ces endroits parfaitement stimulés sont les signes d’un champagne d’un équilibre majeur. Tout le monde est content !
La cuvée s’avère certes mature, mais agréablement puissante avec une finale droite et curieusement iodée. Ce qui lui confère des possibilités d’association très larges. Il s’agit indéniablement d’une cuvée de gastronomie. Cependant, elle s’harmonise avec un apéritif bien choisi agrémenté de verrines. Comme par exemple un tartare de saumon au citron vert et à l’aneth, ou un foie gras à la japonaise avec des cubes de céleri grillés, et des bâtonnets de céleri infusés au vinaigre de riz.
Une sole aux câpres et au beurre blanc semble s’imposer pour un repas. Un pain aux noisettes et raisins secs se marie également avec ce millésime 2002, sans parler de biscuits à la noix de coco, ou de tranches d’ananas caramélisées, voire des palets chocolatés.  
Bref… GLOU !

Autre belle émotion avec une cuvée d‘un producteur de Mancy, dans les Coteaux sud d’Epernay. (Désolé, c’était la dernière !)
La particularité provient sans nul doute du format du flacon, une demie bouteille un peu oubliée dans un coin de l’exploitation. Si le contenant pour un vieillissement optimal dans le temps est le magnum, ce petit format a su marquer la cuvée de la maison. Une maturité plus rapide, mais sans altération qualitative, bien au contraire.
Ce BSA singulier a été élaboré majoritairement avec les raisins de la vendange 2005 (80% meunier, 20% chardonnay).
La robe est ambrée, avec une effervescence assez dense. Le nez propose une sorte de balade dans un sous-bois qui fleure bon les champignons. Le meunier développe des saveurs toutes en rondeur et d’évolution noble, tandis que le chardonnay maintient le vin dans une fraîcheur étonnante au regard des années.
Le verdict est similaire en bouche, et évolue vers une puissance expressive au fil de la dégustation. C’est absolument un champagne de repas. 
Détails d’importance, les deux vénérables cuvées dégustées méritent de ne pas être servies frappées, et de bénéficier de quelques minutes d’oxygénation après le service au verre afin de révéler toute l’amplitude de leurs palettes aromatiques respectives ! 
Donc, on sert, on observe, on repose le verre, et on en cause un peu avant la primo dégustation. Puis au fur et à mesure, on se laisse aller à une douce rêverie quant aux accords culinaires dans une ambiance conviviale, qui est bien entendu la finalité de cet exercice jubilatoire. 
N’est-ce pas Bertrand Agutte ?
 

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