Le roi des vins fut un personnage à part entière de la série où Georges Descrières prêta ses traits à Arsène Lupin. Séduction et élégance dans la France du début du XXe siècle.
La silhouette élégante de Georges Descrières, disparu à l’âge de 83 ans en octobre de cette année, restera indissociable de celle d’Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, grand amateur de champagne.
Au petit écran, Descrières, de son vrai nom Georges René Bergé (il a utilisé comme nom de scène celui de sa mère), incarna le personnage de Maurice Leblanc au fil de deux saisons d’une série qui est devenue mythique.
Incarnation prestigieuse
Le sociétaire de la Comédie Française a su donner tout l’éclat qu’il convenait à un Lupin toujours prompt à ouvrir une cuvée du roi des vins en toutes occasions.
Rappelons tout d’abord que la série télévisée en coproduction française, ouest-allemande, canadienne, belge, hollandaise, suisse, italienne et autrichienne (autant de populations touchées également par l’image du champagne) en 26 épisodes de 55 minutes, a été produite en France par Jacques Nahum pour l’ORTF, et diffusée entre le 18 mars 1971 et le 16 février 1974 sur la deuxième chaîne.
Les multiples rediffusions ont marqué les mémoires de différentes générations de téléspectateurs, assurant une longévité à l’image longiligne de Georges Descrières sous tous les déguisements empruntés par Arsène Lupin.
Durant les exploits du célèbre gentleman-cambrioleur, on a pu reconnaître une pléiade de comédiens de valeur aux côtés du personnage principale, Roger Carel, Yvon Bouchard, Henri Virlogeux, Jacques Monod ou encore Bernard Giraudeau..
Dès le 4e épisode de la première saison de la série, Lupin plonge littéralement dans l’univers du champagne. « L’arrestation d’Arsène Lupin » a été tourné dans les caves de la maison Pommery, et on y reconnait notamment le long escalier, les galeries et les fresques gigantesques taillées dans la craie. On y assiste même à un dialogue instructif en compagnie d’un remueur de bouteilles.
Arrestation à Reims
Se faisant passer pour Bernard d’Andrézy, Arsène Lupin se rend à une réception chez Gournay-Martin, le richissime propriétaire d'une marque de champagne (inventée pour l’occasion).
Tout le monde visite les caves et Lupin fait d'étranges marques à la craie le long des murs. Cela attire l’attention d'un des invités, et quand un télégramme annonce la présence d’Arsène Lupin dans l’assistance, le gentleman-cambrioleur ne tarde pas à être poursuivi et arrêté. C'est son vieil ennemi le commissaire Guerchard qui lui passe les menottes et fait annoncer à travers le pays la nouvelle de l’arrestation à Reims.
Mais le triomphe est de courte durée car, comme à l’accoutumée, Lupin a tout anticipé, et rien ne l’empêchera de sortir auréolé par un nouveau pied de nez à la Police et de célébrer cela une coupe à la main…
Le champagne est omniprésent dans les deux saisons de la série. Remède naturel aux malaises ou à la mélancolie de certains personnages, boisson festive des soirées mondaines, outil de séduction pour les beaux yeux d’une charmante jeune femme, symbole de victoire après l’heureux dénouement d’une aventure, Lupin-Descrière ne rate jamais une occasion de faire sauter un bouchon bruyamment.
Il fait montre de ses talents dans des aventures qui ont pour cadre la France de la Belle Epoque, puis, plus brièvement, celle des Années Folles, périodes où l‘effervescence champenoise rayonnait superbement.
Aucune cuvée, ni aucune énigme ne résistèrent au héros. Cela méritait bien un hommage appuyé à la mémoire de Georges Descrières, une flûte à la main…